Mettre en valeur l’Etang de Vendres et ses développements lespignanais est une nécessité impérieuse car il s’agit d’un espace remarquable sur le plan environnemental et historique. Sur le plan naturel, l’étang est un écosystème du plus haut intérêt. Il s’agit d’un des plus grands étangs du littoral de la région Occitanie. Cette zone naturelle sensible fait l'objet d'études naturalistes et d'action de préservation de la biodiversité. En effet, avec ses Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF), ses Zones Naturelles d'Intérêt pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) et ses sites classés Natura 2000, l'étang de Vendres qui occupe un autre tiers du territoire communal, constitue un lieu de repos, d'agrainage et de nidification pour les oiseaux migrateurs. Mollusques, Crustacés, Insectes, Batraciens, Reptiles et Mammifères : une variété d’espèces considérable s’épanouit dans la lagune, sa phragmitaie (roselière), les pelouses, prairies, prés-salés, sansouïre, bosquets et ripisylves s’étendant sur les trois communes.
En ce qui concerne la flore, ce sont plus de 51 espèces végétales classées déterminantes ou remarquables dont 15 espèces protégées ou niveau régional ou national. Le peuplement végétal comporte essentiellement des espèces adaptées aux conditions particulières rencontrées sur le site et notamment aux alternances de mises en eau et d'assèchement liées à la particularité du climat méditerranéen. Les différentes espèces végétales se répartissent également en fonction du gradient de salinité que l’on trouve sur l’ensemble du site. Parmi ces espèces, 47 espèces patrimoniales ont été recensées. On peut notamment citer la Jacinthe romaine, divers Limoniums, des Orchidées, le Limoniastre, le Chardon bleu des sables et bien d’autres….. Enfin certains plans d’eau et canaux sont le lieu de développement annuel de très rares herbiers aquatiques à mieux étudier : Althénies, Characées, Ruppia…
Au niveau de la faune, la Basse Plaine de l’Aude constitue tout au long de l’année un véritable lieu de prédilection pour des centaines d’oiseaux : Flamants roses, Butor étoilé, « canards » dont le Tadorne de Belon, Talève sultane, limicoles, rapaces et autres Sternes trouvent ici tour à tour un lieu d’hivernage, de reproduction ou de halte migratoire. On trouve également des espèces très particulières comme les passereaux paludicoles en liaison avec les roselières ou bien des espèces comme la Pie-grièche à poitrine rose, le Rollier d’Europe, le Faucon crècerellette sur les zones de bocages agricole, qui en font des espèces attachées à ce territoire. Autre faune remarquable : les Insectes « terrestres » tels que les Coléoptères déjà très attractifs pour les entomologistes français du 19 eme siècle et certains Papillons, la Diane à chenille nourrie par les Aristoloches des collines proches et le Monarque africain, un migrateur lié à la Scammonée de la ripisylve audoise. Enfin les différents étangs regorgent d’une faune aquatique très diversifiée en liaison avec la salinité, et servent d’abri à de nombreuses espèces de poissons lagunaires lors de certaines phases de leur développement. On y trouve donc beaucoup d’espèces d’eau douce (Brochet, Carpe, Tanche, Brème, Epinoches) et d’eaux saumâtres à salées (Muges, Anguilles, Athérines) dépendant de la végétation, des Crustacés et Insectes aquatiques dont l’inventaire, probablement considérable, est en cours de réalisation dans le cadre de ce projet.
La richesse naturelle est complétée par la diversité des activités humaines qui sont également remarquables et intéressantes. Ainsi, la viticulture, le pastoralisme, l’élevage de taurin, la pêche à l’anguille, la chasse sont autant d’éléments culturels et parfois pittoresques qui peuvent susciter un intérêt auprès des visiteurs potentiels. De plus, cela procède également de l’éducation populaire car en faisant connaître ces activités et en les expliquant via des systèmes interactifs on peut imaginer qu’un certain nombre de représentations et d’imaginaires collectifs soient battus en brèche en montrant les acteurs du marais sous un jour différent.
Sur le plan historique et culturel, les richesses sont également nombreuses. L’anthropisation de ce milieu est ancienne avec des traces d’habitat groupé remontant aux VIIIe-VIIe siècles avant notre ère. La romanisation de ce territoire à partir du Ier siècle avant notre ère a ensuite marqué très profondément le territoire en façonnant les paysages et en léguant des héritages nombreux. Des vestiges importants subsistent tout autour de l’étang en particulier à travers deux villas partiellement fouillées : la villa Temple de Vénus à Vendres, site exceptionnel connu dès le début du XVIIe siècle, dont les référents se trouvent aujourd’hui en Italie, et la villa Vivios à Lespignan.
On peut également y ajouter l’aqueduc de Vendres qui a été remanié aux époques médiévales et modernes mais dont les origines antiques sont liées à l’alimentation des thermes remarquables de la villa Temple de Vénus .