Au bord de la Méditerranée, paysages d'eau, de terre, de pierre
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Maisons vigneronnes et caves
L’explosion viticole du XIXè siècle a occasionné une vague de construction qui a transformé les villages, créant une architecture viticole typique qui exprime la structure de la société villageoise et qui fonde encore aujourd’hui leur identité.
Ce vaste parc immobilier se décline des maisons les plus cossues, souvent marquées par leurs toits d’ardoise, aux plus modestes, qui possèdent parfois leur cave particulière. Ainsi se côtoient gros, moyens et petits propriétaires, affichant sur leurs façades leur statut social.
Au début du XXè siècle, certains construisent encore des maisons bourgeoises, tandis que s’essouffle le développement des petites maisons vigneronnes, stoppé par la paupérisation progressive de la frange la plus fragile de la population.
Au XIXè siècle, les villages s’émancipent du périmètre des remparts et de nouveaux faubourgs se développent.
De nouvelles maisons y sont construites, tandis qu’on remodèle les anciennes habitations du cœur ancien du village.
Aujourd’hui encore, on peut admirer les façades reconnaissables des maisons vigneronnes du XIXè siècle. Elles sont en général pourvues de deux niveaux et organisées sur une ou deux travées. Les encadrements de fenêtres, souvent rectangulaires, et de portes, présentent parfois des ornements ouvragés qui permettent de mesurer le statut de leur propriétaire. Les caves particulières de village se reconnaissent à leur large porte chapeautée d’un arc en anse de panier ou plein cintre, surmontée d’une petite fenêtre au-dessus de laquelle subsiste encore parfois l’emmanchement d’une poulie qui permettait de hisser la récolte.
En parallèle, les caves coopératives se développent. Défendant les principes de solidarité portés par la République et cherchant à dégager une voie nouvelle entre État et marché capitaliste, les petits producteurs sont coincés entre la grande exploitation techniquement plus avancée et les grands négociants qui font pression sur les prix. Dès les années 1890, la réflexion s’est développée, dans un contexte syndical et politique actif, sur les possibilités et les modalités d’organisation, ouvrant la voie dans nos villages au développement des organisations coopératives et mutualistes permettant à la petite viticulture de résister. Maraussan, village de petits et moyens viticulteurs, devient un modèle de la coopération. Sa cave, l’une des plus anciennes de France, arbore sur sa façade protégée au titre des Monuments Historiques une célèbre devise symbolique du mouvement coopératif : « Chacun pour tous, tous pour chacun ».