L’usage de la cabane est intrinsèquement lié à la culture de la parcelle de vigne sur laquelle elle se trouve. Le mazet sert de pied-à-terre au vigneron, dont les cultures sont souvent très éloignées de sa maison de village, et lui évite de constants allers-retours. On y remise le matériel viticole, on y déjeune, on s’y repose, on s’y abrite de la chaleur et de la pluie, ou on y abrite le cheval ou la mule. Le mazet est souvent pourvu d’une cheminée d’angle, servant pour la cuisson des aliments ou pour chauffer la pièce. Lors des périodes de gros travaux, où l’on appelle parfois des saisonniers en renfort, la cabane se mue en véritable lieu de sociabilité et le repas en moment convivial.
Mais le mazet est aussi le prétexte d’une promenade dominicale en famille…
Avec la mécanisation, l’apparition du tracteur, la généralisation des voitures, l’adoption de modes de vie caractérisés par la recherche d’un plus grand confort, le cumul d’un « travail à la ville et d’un travail à la vigne », ces bâtiments ont peu à peu été désaffectés, jusqu’à ne quasiment plus être utilisés à l’heure actuelle. Pourtant, ils constituent, au même titre que les maisons viticoles, les châteaux dits pinardiers, les caves – privées ou coopératives – des éléments clés de l’organisation paysagère et sociale d’un terroir de vigne, et leur présence trop souvent muette témoigne modestement de la période faste d’un passé révolu.