Au bord de la Méditerranée, paysages d'eau, de terre, de pierre
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Les étangs asséchés :
On en dénombre plusieurs sur le territoire du parc, de taille et d’importance variable, et dont l’histoire reste encore méconnue pour certains.
C’est le cas des étangs Bernat et Fontenay à Colombiers et de St Aubin à Lespignan.
Plus fameux, par le dessin remarquable de son paysage, est, bien sûr, l’étang de Colombiers-Montady, marque de la capacité créatrice des hommes.
L’étang de Colombiers-Montady, un des paysages les plus célèbres de France, est une cuvette naturelle de 400ha creusée par les vents, comme bien d’autres en Biterrois.
Au pied de l’oppidum d’Ensérune, cette dépression marécageuse, dont les rives ont été occupées dès l’Antiquité, a été drainée à la mi-XIIIè siècle, à l’initiative des seigneurs de Colombiers et de Montady, avec des capitaux de notables de Béziers. Les fossés drainants, qui rejoignent au centre un drain circulaire, le redondel, dessinent l’image d’un spectaculaire soleil, de 2,5km de diamètre. Les eaux, convergeant vers le cœur de la cuvette, sont évacuées vers l’étang de Capestang par un grand canal, prolongé par un aqueduc souterrain d’1,5km sous le Malpas. Depuis le Moyen Âge, les terres drainées ont été vouées aux céréales, prés, vignes, aujourd’hui y domine le blé dur. De fréquentes inondations de la cuvette (3 en moins de 10 ans), après de violentes pluies, rappellent la fragilité de ce milieu humide, remodelé par les populations. L’équipement hydro-agricole qui a créé ce paysage ordonné a fonctionné depuis le XIXè s. par des canaux d’irrigation gravitaire, alimentés avec l’eau du canal, pour dessaler les sols, sous l’égide du Syndicat des propriétaires privés, gestionnaire.
La préservation de cet espace pose des défis d’autant plus ambitieux qu’il faut répondre aux contraintes de l’hydrographie actuelle en conservant ce paysage exceptionnel. Or, depuis une trentaine d’années, avec le recul des vignes, le mauvais entretien des fossés et des haies contribue à effacer les marqueurs indispensables pour souligner un dessin qui s’anime en fonction des saisons. Les travaux réalisés pour rénover les fossés ont même pu, en accélérant l’écoulement des eaux, contribuer à menacer le maintien du dessin parcellaire.
L’étang a été classé « site pittoresque » en 1974.
Plusieurs étangs, asséchés ou encore en eau, rappellent l’évolution du paysage et l’intervention des hommes sur ce territoire.
Les étangs en eau :
Les lagunes typiques du littoral méridional sont moins présentes dans l’ouest de l’Hérault. Elles y ont été comblées par les sédiments apportés par le travail des fleuves Hérault, Libron, Orb et Aude. Seul l'étang de Vendres reste une zone humide sensible au débouché de l'Aude, élargissant le paysage littoral sur quelques kilomètres à l'intérieur des terres. Cette zone humide est un véritable conservatoire pour de nombreuses espèces animales ou végétales. Le développement de la roselière composée essentiellement par l’espère phragmite, c’est-à-dire le roseau commun, mais aussi par les grandes scirpes, le scirpe maritime et les joncs, permet la constitution d’un habitat propice à la nidification de nombreux oiseaux migrateurs (Butor étoilé, Héron Pourpré, Blongios nain...).
Ce milieu se prolonge vers l’Ouest par l’étang de la Matte (Lespignan) qui reproduit sensiblement le même schéma, même s’il est aujourd’hui partiellement drainé et mis en culture. L’homme, en maîtrisant le niveau de l’eau, parvient ainsi à maintenir le biotope de l’étang tout en utilisant les terres arables.
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