Un nouvel Itinéraire de Découverte Archéologie et Nature (IDAN) encore en construction (lien ??) s’attache à valoriser à la fois le patrimoine archéologique remarquable que documentent les villas romaines « Temple de Vénus » (Vendres) et Vivios (Lespignan) et les richesses écologiques exceptionnelles reconnues sur 2 communes d’un espace géohistorique cohérent du littoral lagunaire et maritime, protégé mais soumis à une forte pression touristique. Ce projet de développement patrimonial durable que propose le PCB, conformément à sa mission d’intérêt général, conduit depuis 2017 avec l’association Patrimoine et Nature, est soutenu par le Conseil départemental de l’Hérault, la Communauté de communes La Domitienne, les communes de Vendres et Lespignan et l’association Les Amis de Lespignan. Il a déjà donné lieu à plusieurs campagnes de recherche (prospections de terrain, reconnaissance par drone, travail en laboratoire) dont les premiers résultats sur la villa « Temple de Vénus » ont été présentés au public. Les recherches récentes autorisent d’opérer des choix raisonnables en exploitant les atouts que constituent ensemble les sites romains et les écosystèmes lagunaires des étangs du Sud Biterrois, étangs de Vendres et de La Matte, dont les rives ont fixé tôt les populations. Le recours aux nouvelles technologies, qui restituent aujourd’hui les réalités effacées, voire disparues, est utilisé – sur la base des données scientifiques et d’enquêtes comparatives. Les moyens fournis par la réalité augmentée permettront de replacer dans leur milieu antique les deux villas romaines sélectionnées pour l’attrait de leurs vestiges visibles, le charme de leur environnement paysager et les acquis des fouilles archéologiques, qui remontent pour l’une au début du 17e siècle (1620-1621).
La coopération interactive avec les acteurs de terrain devrait garantir, au vu des initiatives déjà opérationnelles, l’insertion de la démarche au plus près des attentes du public, et d’abord du public local.
La mise en œuvre se développe selon 3 phases, individualisées et articulables.
- La 1e phase, initiée en 2017, porte sur les rives de l’étang de Vendres, plus spécifiquement sur la villa romaine dite «Temple de Vénus », dont les thermes, d’ampleur inhabituelle, sont connus depuis les premières explorations conduites au début du 17e siècle par l’évêque Dominique de Bonsi, apparenté aux Médicis. Outre cette précocité patrimoniale, l’exceptionnalité de ce site se lit dans le fait que c’est le seul de l’Hérault à bénéficier d’une représentation figurée, dessin panoramique se déployant sur près de 1m, daté de 1628 (manuscrit 8648, BN folio 171 d’Anne de Rulman) et signé par Barral de Mèze, peintre officiel des consuls de Béziers. La notoriété du lieu ne s’est jamais démentie, il figure au 18e s. sur la carte de Cassini et aujourd’hui encore sur celle de l’IGN, et tient à son implantation paysagère autant qu’à la visibilité des vestiges qui ont connu plusieurs campagnes de fouilles du début du XXe au début du XXIe s. Actuellement la mise à disposition du public fonctionne pour la seule partie thermale en visite autonome, balisée par des indications sur place , soutenue par un flyer produit par le Parc et ici même en avant-première. Ce dispositif sera complété dans les mois qui viennent par un circuit doux qui assurera la jonction, intellectuelle et visuelle, entre les thermes et le cœur de la villa . Prospections de terrain, prospections aériennes ou par drone et photointerprétation ont récemment permis de localiser avec précision la maison du maître, pars urbana, et les bâtiments d’exploitation, pars rustica, installées sur le tracé de l’aqueduc, qui a alimenté la villa, avant une dérivation ultérieure vers le castrum médiéval.
L’ensemble de ces structures image ? est en cours de traitement pour fournir une restitution 3D de ce domaine d’exception, par l’ampleur de l’emprise au sol et les modalités d’implantation, pour représenter l’aménagement et les conditions de fonctionnement de la partie thermale, déjà largement réalisée et présentée au public. Le visiteur sera guidé par 3 nouveaux panneaux qui présenteront un historique du site, les représentations en plan et en 3D des 2 secteurs de la villa et un panorama restitué du paysage, incluant, à partir des hypothèses de travail en cours, une proposition sur les potentialités d’exploitation du domaine agricole et un aperçu sur la flore et la faune.
-La 2e phase concerne la villa de Vivios (Lespignan).
Classé à l’inventaire et signalé sur la carte IGN, le site est également connu par des campagnes de fouilles menées au XXe s., qui ont notamment livré un plan de la partie thermale, constitué une riche collection d’objets usuels et/ou de prestige . A la suite de campagnes de reconnaissance approfondie des aménagements proches (chemin reliant le site à l’étang), la révision globale du plan de l’établissement est en cours parallèlement avec une étude spécifique du milieu et des liens probables de Vivios avec les carrières proches image ?, dont on sait l’exploitation à la période contemporaine et que le domaine gérait peut-être.
Le recours aux nouvelles technologies permettra de restituer en réalité augmentée une partie du site de Vivios et de présenter, avec les carrières, un autre milieu économique et humain.
La mise en synergie des 2 sites, qui disposent d’une partie thermale contemporaine, permettra d’illustrer la diversité des villas, des modes d’exploitation des ressources dont disposent ces domaines et la cohérence des écosystèmes au sein desquels ils se développent.
1 ou 2 panneaux pourront présenter in situ l’historique de la villa, une illustration en plan et 3D, ses rapports avec les carrières, les possibilités d’accès au rivage, et son insertion dans un paysage restitué.
La 3e phase verra l’aboutissement de la reconstitution des paysages qui devaient prévaloir autour des 2 étangs, vestiges de l’ancien golfe marin, que les limons de l’Aude ont contribué à transformer définitivement en lagune et dont la couleur « rougeâtre », était bien connue des auteurs anciens, de Pline et Pomponius Mela à Avienus.
A partir des recherches récentes, les sites seront restitués dans leur contexte paysager vraisemblable, qu’il s’agisse des aménagements régulateurs imposés par les centuriations ou de l’environnement végétal. A l’époque romaine, la végétation originelle, du moins sur les rives nord, devait être semblable à l’actuelle ripisylve de l’Aude : Phragmite, Canne de Provence, Tamaris, Ormeau, Saules blanc et rouge, Peupliers blanc et noir, Aulne, Frêne, avec divers arbustes et lianes en sous-bois (Troène, Fusain, Sureau noir, Cornouiller sanguin, Liseron des haies, peut être Scammonée de Montpellier…). L’atterrissement s’est accompagné d’une extension remarquable des Phragmites, attestés dès l’âge du Bronze sur le site de Portal Vielh, au point de constituer aujourd’hui sur Vendres l’une des plus importantes roselières de France.
Parallèlement, sera finalisé un circuit entièrement autonome, articulé au parcours de découverte ornithologique existant de Patrimoine et Nature, qui insèrera pleinement le site archéologique dans le paysage du « Temple de Vénus » à la Fontainette, reliant l’étang aux collines . Tous les éléments seront téléchargeables sur le site web dédié au projet. Un circuit analogue pourra être construit autour de Vivios et des carrières.
Enfin, un 3e circuit virtuel d’une destination à l’autre pourra donner au projet sa pleine respiration culturelle.
Cette phase verra aussi la réalisation du site web qui sera connecté aux sites des divers partenaires, associatifs ou institutionnels, communes concernées ou prochain EPIC de la communauté de communes la Domitienne.
L’objectif serait ainsi rempli
-de faire connaître les ressources patrimoniales existantes et de construire une image de qualité, dans un cadre de références partagées,
-- de proposer au visiteur un accès attractif aux derniers acquis de l’archéo-histoire et de l’écologie
-d’ouvrir un accès autonome à ce patrimoine dans une démarche de valorisation responsable.